Avec l’arrivée de l’automne, la saison du rhume commence : le nez qui coule et bouché, la toux sèche et grasse, parfois accompagnés de fièvre, de céphalées ou de douleurs physiques représentent une routine quotidienne en pharmacie. En l’absence de traitements étiologiques, la recommandation consiste à soulager les symptômes individuels. Tous les symptômes évoquent une activation du système immunitaire qui a un objectif clair : lutter contre le virus du rhume. Car moins de virus, c’est moins de symptômes. En l’occurrence, une méthode s’avère payante : soutenir le système immunitaire en se débarrassant du virus à l’origine du problème.
Désactivation du virus – une méthode de traitement du rhume intéressante
La trypsine de cabillaud est une protéase à sérine issue du poisson d’eau froide, qui présente des propriétés anti-inflammatoires [1]. Il a été démontré que l’association de cette enzyme avec le glycérol désactivait plusieurs virus du rhume in vitro (tableau) [2, 3]. Compte tenu de la grande diversité des virus vulnérables, elle est devenue un candidat intéressant pour le traitement précoce du rhume. En effet, plus de 200 types de virus ayant une sérologie différente sont responsables des IVRS humaines, majoritairement des rhinovirus [4]. Ils provoquent ainsi 2 à 4 épisodes de rhume par an chez l’adulte, et même 6 à 8 chez l’enfant [5].
Du cadre in vitro à l’environnement in vivo : application du spray buccal 6 fois par jour
Bien que, selon les descriptions qui en sont données, le rhinovirus se réplique idéalement à 33 °C [7], il est présent dans les voies respiratoires inférieures [7]. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’un sous-produit du transport mucociliaire rapide, et par le nettoyage du nez avant l’inoculation du virus, ainsi que par l’accroissement de la respiration par la bouche due à une obstruction nasale après l’inoculation. L’oropharynx, qui sert de portail vers les voies respiratoires inférieures, semble être une zone où tout se regroupe et où l’application d’une couche protectrice de trypsine de morue et de glycérol piégeant le virus serait très pertinente. Le « lavage » physiologique correspond à l’étape de définition de la fréquence d’application, car la demi-vie d’activité de la trypsine de morue est assez longue à la température du corps humain (environ 0,7 jour) [8].
Pertinence clinique dans le rhume : la réduction de la charge de rhinovirus de plus de 99% dans l’oropharynx accompagnée d’une baisse significative de la sévérité des symptômes divise par deux la durée du rhume et améliore la qualité de vie des patients enrhumés
Étude pilote couronnée de succès chez 46 volontaires adultes en bonne santé. Les participants ont reçu le rhinovirus 16 et un taux d’infection de 76% a été obtenu. Le traitement avec le spray buccal administré 6 fois par jour pendant 10 jours a entraîné une réduction significative de la charge virale totale (moyenne de 7,4 × 103 copies/mL) dans l’oropharynx par rapport au groupe placebo (6,3 × 1011 copies/mL ; p = 0,023), ce qui correspond à une réduction de la charge virale de plus de 99%. En outre, le spray buccal a permis de réduire significativement le nombre de jours avec les symptômes du rhume de 6,5 à 3,0 jours (p = 0,014) [9].
Étude de confirmation, prospective, randomisée à groupes parallèles portant sur 267 sujets atteints d’un rhume acquis naturellement. L’efficacité du spray buccal a été évaluée en termes de qualité de vie grâce au questionnaire WURSS-21 (Wisconsin Upper Respiratory Symptom Survey-21) sur la qualité de vie et l’échelle de Jackson (système évaluant les scores subjectifs individuels de 8 symptômes respiratoires), et une échelle pour évaluer le mal de gorge [10]. Les trois échelles des symptômes ont démontré une amélioration statistiquement significative. Les paramètres de qualité de vie étaient les suivants : avoir une pensée claire, bien dormir, respirer facilement, marcher, monter les escaliers, faire de l’exercice, accomplir des activités quotidiennes, travailler à l’extérieur et faire des tâches ménagères, interagir avec autrui, vivre sa vie personnelle. Il est intéressant de constater que la nécessité d’utiliser des médicaments soulageant les symptômes en complément a été réduite [10].
Preuves concrètes : des questionnaires ont révélé un nombre réduit de jours de maladie dans différents groupes, comme les athlètes de compétition et d’endurance, le personnel de soins des personnes âgées ou le personnel d’assistance maternelle. Un rhume ne met pas en jeu le pronostic vital, bien que l’on en ait parfois l’impression, tant la qualité de vie est impactée, ce qui va de pair avec l’absentéisme au travail et l’incapacité à passer la journée correctement. Des questionnaires ayant différentes conceptions ont systématiquement révélé un nombre réduit de jours de maladie lorsque le spray buccal est appliqué dès le début du rhume. Les groupes étudiés étaient des athlètes de compétition [11], des athlètes d’endurance [12, 13], du personnel d’assistance maternelle [14] et du personnel de soins des personnes âgées [15].
Conclusion
La trypsine de cabillaud et le glycérol ont désactivé plusieurs virus du rhume in vitro, ce qui fait de l’association un candidat prometteur dans le traitement du rhume. Appliquée sous forme de spray buccal in vivo, elle a réduit la charge de rhinovirus de plus de 99% dans l’oropharynx. Des études cliniques ont apporté la preuve du concept et ont démontré une réduction significative de la sévérité des symptômes du rhume en divisant par deux la durée du rhume, avec une amélioration significative de plusieurs paramètres de qualité de vie. L’application pratique par le spray buccal offre un traitement du rhume facile et hygiénique, même en cas d’écoulement ou de congestion nasale, voire en complément à un autre traitement symptomatique. D’après les résultats positifs, plusieurs groupes de patients ayant répondu aux questionnaires dans un contexte réel ont perçu un bénéfice clair. Cela pose inévitablement la question suivante : qui est très souvent exposé aux virus du rhume ? Les parents de jeunes enfants, le personnel de pharmacie… la liste semble interminable.
Conflit d'intérêts : T. Schütt et M. Löhn sont des employés de Sanofi.
Divulgations: Rédaction médicale et publication financées par Sanofi Aventis Deutschland GmbH.